TENDANCES MARCHÉ SEMAINE 01

DU 31-12-2021 AU 07-01-2022

Les prix du gaz et de l’électricité ont connu des envolées sans précédent ces derniers mois. Cette tendance haussière ne vise pas à disparaitre. C’est bel et bien une nouvelle norme qui est en train de prendre place. La France à l’image de l’ensemble de l’Union Européenne est dépendante du reste du monde quant à son approvisionnement en énergie : elle est soumise à des variations de prix qu’elle ne maitrise pas !  Le déséquilibre entre offre et demande est l’un des principaux facteurs : l’offre peine face à une demande en hausse. 

LE MARCHÉ DU GAZ

Le début de l’hiver avait été marqué par des températures anormalement hautes. On notait 10 à 15 degrés supplémentaires par rapport aux normales de saison. Une météo clémente avait permis une détente sur le marché dû aux besoins moins importants. A contrario, les premiers jours de 2022 ont été marqués par une baisse des températures. Le froid implique naturellement une hausse des besoins en énergie afin de se chauffer. Cette hausse de la demande fragilise une offre déjà insuffisante et les prix en sont directement impactés.

En France et en Europe, les niveaux de stockages sont très bas ! La France a atteint un niveau de remplissage de 55 % pour un volume cumulé de 71 TWh, ce qui est très faible. Pour rappel, le taux de remplissage était de 80% au 1er septembre. Le marché du gaz étant en difficulté depuis plusieurs mois, les pays se sont vus obliger de puiser dans leur réserve.

L’offre de gaz est notamment en difficulté par la concurrence qu’il existe entre Europe et Asie. Les deux continents ont des besoins importants en gaz naturel et sont tous les deux soumis aux importations afin de satisfaire leur demande. Néanmoins, l’Asie plus offrante capte la majorité des méthaniers, une concurrence qui impacte les coûts d’achat, de fait les prix de vente sont réévalués à la hausse.

En Europe, l’opportunité d’un nouveau champ de gaz aux Pays-Bas n’a pas suffit à relacher la pression. Les estimations prévoyaient une capacité de 3.9 milliards, pourtant à ce jour la production de champ de Groningue devrait atteindre 7,6 milliards de mètres cubes. Une bonne nouvelle qui n’a pas eu les effets escomptés !

LE MARCHÉ DE L’ÉLECTRICITÉ

Il y a un phénomène d’aligement entre les prix du gaz et ceux de l’électricité. Pour cause, le fonctionnement du marché européen unique sur lequel les états achètent tout ou partie de leur électricité. Concernant la météo et les températures en baisse, elles n’ont pas épargné la courbe de prix !

La France a vu son parc nucléaire diminué. EDF a notamment dû fermer plusieurs réacteurs nucléaires afin de procéder à des opérations de maintenance. Fin décembre, 15 réacteurs sur les 56 dont la France dispose étaient à l’arrêt ! La France est contrainte d’avoir recours aux importations afin de pallier aux baisses de production.

Début janvier et suite à la hausse du prix du gaz, des manifestations ont éclaté au Kazhakstan laissant place à un climat de haute tension dans le pays. Le Kazkakstan est le premier producteur d’uranium, il est à l’origine de 40% de la production mondiale. Les derniers événements au Kazhakstan crééent des incertitudes en France: 20 % de l’uranium émanant du Kazhakstan est utilisé pour le fonctionnement des centrales nucléaires.  L’uranium est actuellement soumis à des spéculations, le livre d’uranium est passé à 45 dollars, soit une hausse de 8%.

Le marché de l’énergie n’a jamais été aussi volatile, les hausses sont consécutives ! Une tendance haussière qui tend à se pérenniser…